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Page:About - Germaine.djvu/223

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la morale, et cela donne un peu de variété au tableau.

Tandis que le docteur vaquait innocemment à ses plaisirs, le comte Dandolo, le capitaine Brétignières et les Vitré dînaient ensemble chez M. de Villanera. Germaine mangeait de bon appétit ; c’était Gaston qui perdait le goût du pain. Il dînait des yeux, le pauvre petit homme. Il n’était ni au repas, ni à la conversation, mais à Germaine.

Cependant la conversation devint fort intéressante au dessert. M. Dandolo décrivit à grands traits la politique anglaise dans l’extrême Orient ; montra la grande nation établie à Hong-Kong, à Macao, à Canton et partout. « Vous verrez, dit-il, ou du moins vos enfants verront les Anglais maîtres de la Chine et du Japon.

— Halte-là ! interrompit le capitaine Brétignières. Qu’est-ce que nous donnerons à la France ?

— Tout ce qu’elle demandera, c’est-à-dire rien. La France est un pays désintéressé. Elle passe sa vie à conquérir le monde, mais elle se ferait un scrupule de rien garder pour elle.

— Entendons-nous, monsieur le comte. La France a toujours manqué d’égoïsme. Elle a plus fait pour la civilisation qu’aucun autre pays de l’Europe, et elle n’a jamais demandé son salaire. L’univers est notre débiteur ; nous le fournissons d’idées depuis trois ou quatre cents ans, et l’on ne nous a rien