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Page:About - Germaine.djvu/228

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Dieu, Germaine. C’est un miracle du ciel qui vous a conservée ; et maintenant que je sais quelle femme vous êtes, je bénis du fond de mon cœur les décrets de la Providence.

— Je vous remercie, don Diego, et je vous reconnais à ce langage doux et religieux. Vous êtes trop bon chrétien pour vous révolter contre un miracle. Mais ne regrettez-vous rien ? Parlez-moi sans ménagements. Je me porte assez bien pour tout entendre.

— Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne vous avoir pas donné mon premier amour.

— Que vous êtes vraiment bon ! Cette femme n’a jamais été digne de vous. Je ne l’ai jamais vue, mais je la déteste d’instinct, et je la méprise.

— Il ne faut pas la mépriser, Germaine. Je ne l’aime plus, parce que mon cœur est plein de vous, et qu’il n’y reste point de place pour l’image d’une autre ; mais vous avez tort de la mépriser, je vous le jure.

— Pourquoi voulez-vous que j’aie plus d’indulgence que le monde ? Elle a failli à tous ses devoirs, trompé l’honnête homme qui lui avait donné son nom. Comment une femme peut-elle trahir son mari ?

— Elle est coupable aux yeux du monde ; mais il ne m’est pas permis de la blâmer : elle m’aimait.

— Eh ! qui ne vous aimerait pas, mon ami ? Vous