Page:About - Germaine.djvu/232

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« Oui, tu m’aimes, et personne ne m’a jamais aimé comme toi. Tu m’emportes dans un monde nouveau, plein d’honnêtes délices et de plaisirs sans remords. Je ne sais pas si je t’ai sauvé la vie, mais tu as payé largement ta dette en ouvrant mes yeux aveugles à la sainte lumière de l’amour. Aimons-nous, Germaine, et lâchons la bride à nos cœurs. Dieu, qui nous a unis par le mariage, se réjouira de compter dans son vaste sein deux heureux de plus. Oublions la terre entière pour être l’un à l’autre ; fermons l’oreille à tous les bruits du monde, qu’ils viennent de Chine ou de Paris. Voici le paradis terrestre ; vivons-y pour nous seuls, en bénissant la main qui nous y a placés.

— Vivons pour nous, dit-elle, et pour ceux qui nous aiment. Je ne serais pas heureuse si je n’avais pas notre mère et notre enfant avec nous. Ah ! pour eux, je les ai aimés effrontément dès les premiers jours. Comme ils vous ressemblent, mon ami ! Quand le petit Gomez vient jouer au jardin, il me semble que je vois marcher votre sourire dans l’herbe. Je suis bien heureuse de l’avoir adopté. Cette femme ne me l’enlèvera jamais, n’est-il pas vrai ? La loi me l’a donné pour toujours ; il est mon héritier, mon fils unique !

— Non, Germaine, reprit le comte : il est ton fils aîné. »

Germaine étendit les bras vers son mari, lui