d’une fois à s’en procurer un par voie légitime, et elle en trouva cinquante à choisir : il y a toujours des noms à vendre dans Paris. Mais elle avait le droit de se montrer difficile : quand on a failli s’appeler Mme de Villanera ! Elle ne se décida point.
En attendant, elle prit la fantaisie de donner publiquement un successeur à don Diego. Peut-être viendrait-il réclamer son bien lorsqu’il le verrait aux mains d’un autre. Mais elle craignit de fournir des armes à ses ennemis, Germaine n’était pas encore sauvée ; c’était jouer gros jeu ; il ne fallait pas se fermer la porte du mariage. D’ailleurs, elle eut beau chercher autour d’elle, elle ne trouva pas un homme qui valût un caprice et qui fût digne de succéder pour un jour à M. de Villanera. Les surnuméraires qui faisaient leur stage dans son salon n’ont jamais su combien ils avaient été près du bonheur.
Elle ne trouva rien de mieux, pour occuper son loisir, que d’achever la ruine morale du vieux duc. Elle accomplit la tâche qu’elle s’était tracée, avec l’attention minutieuse, le soin patient, la persévérance infatigable de cette sultane oisive qui, en l’absence du maître, arracha une à une toutes les plumes d’un vieux perroquet.
Certes elle aurait mieux aimé se venger directement de Germaine ; mais Germaine était loin. Si la duchesse se fût trouvée à sa portée, elle aurait