Page:About - Germaine.djvu/273

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je suis ta vraie mère, ta seule mère, celle qui t’a fait ! »

L’enfant ne comprit rien, sinon que la madame le grondait. Il pleura à chaudes larmes, et Germaine eut de la peine à le consoler. « Vous voyez, madame, dit-elle à la veuve, personne ne vous retient ici, pas même le marquis.

— Voici mon ultimatum, » répondit-elle fièrement. Mais une voix bien connue lui coupa la parole. C’était le docteur Le Bris qui arrivait de Corfou à franc étrier. Il avait vu le Tas à une fenêtre de l’hôtel Trafalgar, et il apportait au galop cette grosse nouvelle. Le cocher de Mme Chermidy, qu’il trouva à la porte de la villa, lui fit une belle peur en lui contant qu’il avait amené une dame. Il parcourut la maison, éveilla du bout du pied tous les dormeurs qui se rencontrèrent sur son chemin, et descendit les escaliers du jardin quatre à quatre.

Le docteur ne pensait pas que Mme Chermidy fût capable d’un crime ; cependant il poussa un soupir de satisfaction en trouvant Germaine comme il l’avait laissée. Il lui tâta le pouls avant tout autre propos, et lui dit :

« Comtesse, vous êtes un peu agitée, et je crois que la solitude vous ferait grand bien. Reposez-vous, s’il vous plaît, tandis que je reconduirai madame à sa voiture. »

Il dicta cette ordonnance en souriant, mais d’un