Page:About - Germaine.djvu/298

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chambre. En traversant le jardin du nord, il crut voir glisser une ombre entre les oliviers. Il se jeta dans la campagne et marcha le long des clôtures, par des sentiers détournés, vers la propriété qu’il connaissait si bien. L’ombre acharnée le suivit de loin jusqu’à la haie de l’enclos. Il se demanda si la peur n’avait pas troublé sa vue et s’il n’était pas victime d’une hallucination ; il prit son courage à deux mains, revint sur ses pas et chercha l’ennemi : la route était déserte, et l’apparition s’était perdue dans la nuit.

Une obscurité profonde enveloppait la petite maison. La seule fenêtre éclairée était celle de Mme Chermidy, au rez-de-chaussée : Mantoux comprit qu’il était attendu. Il déroula un trousseau de fausses clefs qu’il avait enveloppé dans des linges pour étouffer le bruit du fer, mais il n’eut pas le temps de crocheter la porte : Mme Chermidy la lui ouvrit. « Parlez bas, dit-elle. Le Tas vient de s’endormir. »

Les deux complices entrèrent dans la chambre, et le premier objet qui frappa les yeux de Mantoux fut le poignard dont le duc lui avait parlé.

« Hé bien ! demanda la veuve ; M. de Villanera est couché !

— Oui, madame.

— L’infâme ! Qu’est-ce qu’ils ont dit à dîner ?

Ils n’ont pas parlé de madame.