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Page:About - Germaine.djvu/34

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cultivait ses terres et s’il exploitait ses mines, il se ferait deux ou trois millions de revenu. En attendant, il a quatorze cent mille francs de rente, un peu moins que le prince Ysoupoff. Il a trente-deux ans, une jolie figure, une éducation exquise, un caractère honorable…

— Ajoutez : Et Mme Chermidy.

— Puisque vous savez cela, vous m’abrégez le chemin. Le comte, pour des raisons qui seraient trop longues à déduire, veut quitter Mme Chermidy et se marier, suivant son rang, dans une des familles les plus illustres du faubourg. Il recherche si peu la fortune, qu’il assurera à son beau-père cinquante mille francs de rente. Le beau-père qu’il désire, c’est vous ; il m’a chargé de sonder vos dispositions. Si vous dites oui, il viendra aujourd’hui même vous demander la main de mademoiselle votre fille, et le mariage sera fait dans quinze jours. »

Pour le coup, le duc sauta à bas du lit et regarda le docteur entre les deux yeux :

« Vous n’êtes pas fou ? lui dit-il ; vous ne vous moquez pas de moi ? Vous ne pouvez pas oublier que je suis le duc de La Tour d’Embleuse et que j’ai le double de votre âge ? est-ce bien vrai ce que vous m’avez dit ?

— La vérité toute pure.

— Mais il ne sait donc pas que Germaine est malade ?