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Page:About - Germaine.djvu/77

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secours sans humilier personne. La comtesse voulait tout simplement ouvrir sa bourse au vieux duc, bien sûre qu’il ne refuserait pas d’y puiser ; mais le comte trouva plus décent d’acheter immédiatement la corbeille et de glisser dans un des tiroirs mille louis pour la mariée. Cette aumône cachée sous les fleurs servirait à payer les dettes criardes et à nourrir la famille pendant quinze jours. Aussitôt fait que dit. La mère et le fils coururent aux emplettes. Avant de sortir, Mme de Villanera baisa les joues orangées de son petit-fils en disant : « Va, mon pauvre bâtard, tu auras un nom pour tes étrennes ! »

Rien n’est impossible à Paris : la corbeille fut improvisée en quelques heures. Tous les marchands envoyèrent dans la soirée des étoffes, des dentelles, des cachemires et des bijoux. La comtesse prit soin de tout ranger elle-même et de placer les rouleaux d’or dans le tiroir aux épingles. À dix heures, la corbeille partit pour l’hôtel de Sanglié, et le comte pour l’hôtel Chermidy.

Germaine et la duchesse étalèrent avec une froide curiosité les trésors qu’on leur envoyait. Mme de La Tour d’Embleuse admirait les parures de sa fille comme Clytemnestre admira les bandelettes funèbres destinées au front d’Iphigénie. Germaine rappela à ses parents le chapitre de Bernardin de Saint-Pierre où Virginie dépense l’argent