Page:About - Germaine.djvu/80

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l’entendre, qu’elle était la victime, et Germaine le bourreau. Don Diego pleura avec elle : les larmes coulaient sur sa figure mâle comme la pluie sur une statue de bronze. Il fit toutes les lâchetés que l’amour commande. Il parla de la future comtesse avec une froideur qui frisait le mépris ; il jura sur son honneur qu’elle ne vivrait pas longtemps. Il offrit à Mme Chermidy de lui montrer Germaine avant le mariage. Mais sa parole était donnée, et les Villanera ne reviennent jamais sur ce qu’ils ont dit. Tout ce que la dame put obtenir, c’est qu’il viendrait la voir jusqu’au jour de la cérémonie, clandestinement, à l’insu de tout le monde, et surtout de sa mère.

Le lendemain, Mme de Villanera le conduisit à l’hôtel de Sanglié, et le présenta à sa nouvelle famille. Visite de cérémonie, qui dura un quart d’heure au plus. Germaine faillit s’évanouir en sa présence. Elle a dit plus tard que cette physionomie dure l’avait épouvantée, qu’elle avait cru voir entrer l’homme qui devait la mettre en terre. Quant à lui, il se sentait mal à l’aise. Cependant il trouva quelques paroles de politesse et de reconnaissance dont la duchesse fut touchée.

Il revint tous les jours, sans sa mère, tandis que les bans se publiaient. Il apportait un bouquet, suivant la coutume établie. Germaine le pria de choisir des fleurs sans parfum. Elle supportait difficilement