Page:About - L’Assassin, 1890.djvu/30

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LECOINCHEUX.

Allez me chercher de la monnaie. Vous donnerez dix francs pour le change.

ANGÉLIQUE.

Dix francs !

LECOINCHEUX, au brigadier négligemment.

Oui, allez !

ANGÉLIQUE.

Mais, à ce prix-là, monsieur, il n’y a pas besoin de courir si loin ! (Tirant de l’argent de sa poche.) Vingt, quarante, soixante, quatre-vingts, et deux pièces de cent sous ; le compte y est.

Jean passe au deuxième plan, un peu à gauche.
LECOINCHEUX, prenant les quatre-vingt-dix francs.

Je vois avec plaisir que vous faites des économies, Angélique !

ANGÉLIQUE, modestement.

Dame ! monsieur, l’épargne est la richesse du petit monde.

LECOINCHEUX.

Madame vous paie en or ?

ANGÉLIQUE.

Non, monsieur, non ! cet or-là ne vient pas de… n’est pas à… C’est les économies de Jean, monsieur ! Monsieur sait que nous devons nous marier ensemble, et c’est moi qui tiens la caisse.

JEAN, descend vivement entre Lecoincheux et Angélique.

Peut-on dire ! (Angélique le pince.) Mon Dieu ! oui, monsieur le procureur du roi, j’avais économisé ça en allant au cabar… non ! en n’allant pas au cabaret. C’est pourquoi mademoiselle Angélique me l’a repris. (À part.)