Page:About - L’Assassin, 1890.djvu/36

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LECOINCHEUX.

Nous verrons bien ! (À Angélique.) Voyons cette clef, Angélique ? (Il essaie la clef.) Elle n’est pas rouillée. (Il ferme la porte et met la clef dans sa poche. — Se dirigeant vers la fenêtre du fond.) Et quelle vue de cette fenêtre ! Voilà malheureusement un noyer qui en masque la moitié. Savez-vous, madame, que, par cette branche, on descendrait au jardin ?

MADAME PÉRARD.

Oui, mais on se casserait le cou.

LECOINCHEUX, redescend à l’avant-scéne, milieu.

Madame, les malfaiteurs de cette espèce ne se cassent jamais le cou. C’est pour cela qu’on le leur coupe… quand on ne leur fait pas grâce !

MADAME PÉRARD.

À qui ? Aux amoureux ?

LECOINCHEUX, étonné, passe à l’avant-scène, droite.

Quels amoureux ?

MADAME PÉRARD.

Ah ! pardon, je vous parle chinois.

ANGÉLIQUE.

Madame est servie.

MADAME PÉRARD.

Allons, monsieur le distrait, mettez-vous à table.

Elle va s’asseoir sur la chaise qui est à gauche de la table.
LECOINCHEUX, avec bonhomie.

Ma foi, madame, vous avez raison ! Un homme à jeun ne vaut pas grand’chose, et je ne fais rien qui vaille depuis ce matin. (Il s’assied sur la chaise qui est à droite de la table.) Vous êtes éclatante comme la vérité.