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SCÈNE DOUZIÈME

reste aujourd’hui d’un artiste immortel, dont les tableaux, que j’avoue n’avoir jamais vus, feront la gloire de notre époque et l’admiration de la postérité !

MADAME PÉRARD.

Monsieur, il n’y a pas de preuves plus fortes que l’instinct d’une femme, vous aurez beau dire, et votre conduite est d’un homme féroce !

LECOINCHEUX.

Madame !

MADAME PÉRARD, se rapproche de Lecoincheux.

Vous ne m’avez jamais aimée. Si vous aviez eu seulement de la considération pour moi, vous n’auriez pas fait un tel esclandre dans ma maison !

LECOINCHEUX, se recule vers le brigadier.

Madame !

MADAME PÉRARD.

Et si vous m’aviez aimée, comme vous le dites, vous m’auriez accordé au moins la grâce de ce malheureux !

LECOINCHEUX.

Mais, madame, au nom du ciel ! je ne suis pas le roi, pour faire grâce !

MADAME PÉRARD.

Mais il est innocent ! mon cœur me le dit !

LECOINCHEUX.

Madame, le cœur est un juge, ou plutôt un juré qui se trompe souvent !

MADAME PÉRARD, qui est remontée un peu au-dessus de Lecoincheux.

Eh bien ! je l’aime, entendez-vous ? autant que je vous déteste ! Oui ; il m’a fait éprouver en quelques minutes