— Vingt-quatre et quarante-six ; mais alors j’aurais soixante-dix ans, à votre compte !
— Votre vivacité montre bien que vous en avez toujours vingt-quatre. »
Il haussa les épaules, déchira le calendrier et dit en frappant du pied le parquet : « Votre almanach est une blague ! »
M. Renault courut à sa bibliothèque, prit une demi-douzaine de volumes au hasard, et lui fit lire, au bas des titres, les dates de 1826, 1833, 1847, 1858.
« Pardonnez-moi, dit Fougas en plongeant sa tête dans ses mains. Ce qui m’arrive est si nouveau ! Je ne crois pas qu’un humain se soit jamais vu à pareille épreuve. J’ai soixante-dix ans ! »
La bonne Mme Renault s’en alla prendre un miroir dans la salle de bain et le lui donna en disant :
« Regardez-vous ! »
Il tenait la glace à deux mains et s’occupait silencieusement à refaire connaissance avec lui-même, lorsqu’un orgue ambulant pénétra dans la cour et joua « Partant pour la Syrie ! »
Fougas lança le miroir contre terre en criant : « Qu’est-ce que vous me contiez donc là ? J’entends la chanson de la reine Hortense ! »
M. Renault lui expliqua patiemment, tout en re-