déclara qu’il se tenait pour offensé par M. du Marnet, que la provocation était faite et acceptée, et que l’affaire irait toute seule :
« D’autant plus, ajouta-t-il en confidence, qu’il y a une femme entre nous ! Voici mes conditions, elles sont tout à l’honneur de l’infanterie, de l’armée et de la France : nous nous battrons à cheval, nus jusqu’à la ceinture, montés à crin sur deux étalons ! L’arme ? le sabre de cavalerie ! Au premier sang ! Je veux corriger un faquin, je ne veux point ravir un soldat à la France ! »
Ces conditions furent jugées absurdes par les témoins de M. du Marnet ; on les accepta cependant, car l’honneur militaire veut qu’on affronte tous les dangers, même absurdes.
Fougas employa le reste du jour à désespérer les pauvres Renault. Fier de l’empire qu’il exerçait sur Clémentine, il déclara ses volontés, jura de la prendre pour femme dès qu’il aurait retrouvé grade, famille et fortune, et lui défendit jusque-là de disposer d’elle-même. Il rompit en visière à Léon et à ses parents, refusa leurs services et quitta leur maison après un solennel échange de gros mots. Léon conclut en disant qu’il ne céderait sa femme qu’avec la vie ; le colonel haussa les épaules et tourna casaque, emportant, sans y penser, les habits du père et le chapeau du fils. Il demanda 500 francs à M. Rollon, loua une chambre à l’hôtel du Cadran-