comme s’il n’était pas de mon avis. Cacherait-il des desseins pacifiques ? Je ne veux pas m’arrêter à cette idée, elle me tuerait !
Il me demanda quel sentiment j’avais éprouvé à l’aspect des changements qui se sont faits dans Paris ? Je répondis avec la sincérité d’une âme fière : « Sire, le nouveau Paris est le chef-d’œuvre d’un grand règne ; mais j’aime à croire que vos édiles n’ont pas dit leur dernier mot. — Que reste-t-il donc à faire, à votre avis ? — Avant tout, redresser le cours de la Seine, dont la courbe irrégulière a quelque chose de choquant. La ligne droite est le plus court chemin d’un point à un autre, pour les fleuves aussi bien que pour les boulevards. En second lieu, niveler le sol et supprimer tous les mouvements de terrain qui semblent dire à l’administration : « Tu es moins puissante que la nature ! » Après avoir accompli ce travail préparatoire, je tracerais un cercle de trois lieues de diamètre, dont la circonférence, représentée par une grille élégante, formerait l’enceinte de Paris. Au centre, je construirais un palais pour Votre Majesté et les princes de la famille impériale ; vaste et grandiose édifice enfermant dans ses dépendances tous les services publics : états-majors, tribunaux, musées, ministères, archevêché, police, institut, ambassades, prisons, banque de France, lycées, théâtres, Moniteur, imprimerie impériale, manufacture de Sèvres et des