Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/27

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de notre siècle, et je crois que ses derniers ouvrages sont de 1824 ou 1825.

— De 1823, répondit M. Martout. Meiser est un des savants qui ont fait le plus d’honneur à l’Allemagne. Au milieu des guerres épouvantables qui ensanglantaient sa patrie, il poursuivit les travaux de Leeuwenkoeck, de Baker, de Needham, de Fontana, et de Spallanzani sur les animaux réviviscents. Notre école honore en lui un des pères de la biologie moderne.

— Dieu ! Les vilains grands mots ! s’écria Mlle Sambucco. Est-il permis de retenir les gens à pareille heure pour leur faire écouter de l’allemand ! »

Clémentine essaya de la calmer.

« N’écoutez pas les grands mots, ma chère petite tante ; ménagez-vous pour le roman, puisqu’il y en a un !

— Un terrible, dit Léon. Mlle Clémentine est assise sur une victime humaine, immolée à la science par le professeur Meiser. »

Pour le coup, Clémentine se leva, et vivement, son fiancé lui offrit une chaise et s’assit lui-même à la place qu’elle venait de quitter. Les auditeurs, craignant que le roman de Léon fût en plusieurs volumes, prirent position autour de lui, qui sur une malle, qui dans un fauteuil.