Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/285

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boulets avaient laissés dans l’étoffe, et ne répandit pas une larme. « Décidément, dit-il, l’eau-de-vie me prend à la gorge ; je ne suis pas un homme aujourd’hui. Bonsoir, messieurs !

— Attendez ! nous allons vous reconduire.

— Oh ! mon hôtel est à deux pas.

— C’est égal. Mais quelle idée avez-vous eue de rester à l’hôtel, quand vous avez ici deux maisons à votre service ?

— Aussi, je déménage demain matin. »

Le lendemain matin, vers onze heures, l’heureux Léon était à sa toilette lorsqu’on lui apporta une dépêche télégraphique. Il l’ouvrit sans voir qu’elle était adressée à M. Fougas, et il poussa un cri de joie. Voici le texte laconique qui lui apportait une si douce émotion :

« À monsieur colonel Fougas, Fontainebleau.

« Je sors cabinet Empereur. Tu général brigade au titre étranger en attendant mieux. Plus tard corps législatif modifiera loi. Leblanc. »


Léon s’habilla à la hâte, courut à l’hôtel du Cadran-Bleu, monta chez le colonel, et le trouva mort dans son lit.

On raconta dans Fontainebleau que M. Nibor avait fait l’autopsie et constaté des désordres graves causés par la dessiccation. Quelques personnes assurèrent que Fougas s’était suicidé. Il est certain que