Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/46

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Mlle Sambucco, il fallut se quitter. Clémentine tendit la main à Léon, qui aurait mieux aimé la joue.

Le père et le fils retournèrent chez eux, bras dessus bras dessous, au petit pas, en se livrant à des conjectures sans fin sur les émotions bizarres de Clémentine.

Mme Renault attendait son fils pour le coucher : vieille et touchante habitude que les mères ne perdent pas aisément. Elle lui montra le bel appartement qu’on avait construit pour son futur ménage, au-dessus du salon et de l’atelier de M. Renault.

« Tu seras là dedans comme un petit coq en pâte, dit-elle en montrant une chambre à coucher merveilleuse de confort. Tous les meubles sont moelleux, arrondis, sans aucun angle : un aveugle s’y promènerait sans craindre de se blesser. Voilà comme je comprends le bien-être intérieur ; que chaque fauteuil soit un ami. Cela te coûte un peu cher ; les frères Penon sont venus de Paris tout exprès. Mais il faut qu’un homme se trouve bien chez lui, pour qu’il n’ait pas la tentation d’en sortir. »

Ce doux bavardage maternel se prolongea deux bonnes heures, et il fut longuement parlé de Clémentine, vous vous en doutez bien. Léon la trouvait plus jolie qu’il ne l’avait rêvée dans ses plus doux