Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/96

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compter la question religieuse, nous met dans l’obligation d’agir… de concert avec vous, bien entendu… »

Léon comprenait de moins en moins. On finit par lui expliquer, toujours dans le style administratif, qu’il devait faire porter M. Fougas au cimetière de la ville.

« Mais, monsieur, répondit l’ingénieur, si vous avez entendu parler du colonel Fougas, on a dû vous dire aussi que nous ne le tenons pas pour mort.

— Monsieur, répliqua le commissaire avec un sourire assez fin, les opinions sont libres. Mais le médecin des morts, qui a eu le plaisir de voir le défunt, nous a fait un rapport concluant à l’inhumation immédiate.

— Eh bien, monsieur, si Fougas est mort, nous avons l’espérance de le ressusciter.

— On nous l’avait déjà dit, monsieur, mais, pour ma part, j’hésitais à le croire.

— Vous le croirez quand vous l’aurez vu, et j’espère, monsieur, que cela ne tardera pas longtemps.

— Mais alors, monsieur, vous vous êtes donc mis en règle ?

— Avec qui ?

— Je ne sais pas, monsieur ; mais je suppose qu’ayant d’entreprendre une chose pareille, vous vous êtes muni de quelque autorisation.