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aux voisins du lac Copaïs. J’ai vu arriver au marché d’Athènes des charretées d’oiseaux aquatiques. Le passage des cailles nourrit le Magne pendant un mois. Les pauvres bêtes sont si lourdes en arrivant qu’on les tue à coups de bâton.

Le passage des tourterelles amuse le chasseur au printemps et à l’automne. On les tire au vol dans les orges, au posé sur les figuiers. L’arrivée des grives m’a souvent fait courir les champs aux mois de mars et d’avril. C’est une guerre d’embuscades où le gibier et l’homme se cachent à qui mieux mieux derrière les oliviers. L’avantage ne reste pas toujours à l’homme.

Les paysans sont pour le chasseur d’une tolérance fabuleuse et qui scandaliserait les habitants de la Normandie. Vous pataugez dans les orges, vous enjambez les murs d’enclos au risque de les dégrader, vous les culbutez même, si bon vous semble, car ils sont construits en briques crues ; le propriétaire vous voit et ne dit rien. Il pense qu’un homme qui prend des libertés pareilles est sans doute un seigneur puissant à qui il ne faut point se frotter. Je connais un Français qui allait tirer le pistolet trois fois par semaine dans la porte d’un clos situé à cinquante pas d’Athènes. Le propriétaire n’a jamais murmuré.

Les seuls ennemis que les chasseurs aient à redouter sont les gros chiens de bergers. Ces monstres frisés se précipitent en nombre sur tout Européen qui passe ; leurs maîtres, au lieu de les retenir, s’amusent souvent à les exciter. On ne s’en débarrasse qu’à coups de pierres. Les chiens de la ville, qui devraient se piquer d’urbanité, n’ont pas plus d’égards