Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/175

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l’amour du gain et la langue dorée : on voit jusqu’à des Spartiates qui vont quérir une dote en Valachie. Ô Lycurgue !

De leur côté, les filles de Grèce mettent toute leur ambition à épouser un étranger. Ce n’est pas que les étrangers soient plus séduisants que les indigènes. Je crois avoir déjà dit que la population mâle est fort belle.

Ce n’est pas parce que les Français ou les Anglais causent plus agréablement que les Grecs. N’espérez pas être aimé ou recherché pour votre esprit ; ce que vous en pourriez avoir n’a point de prise sur elles.

La vraie raison, la triste raison, c’est qu’à leurs yeux tous les étrangers sont riches.

Vainement vous essayeriez de leur persuader que vous n’avez rien. Si un officier leur jure qu’il ne possède au soleil que sa solde et rien de plus, elles lui répondront avec un sourire plein de charmes : « Bel étranger, que tu plaisantes agréablement ! » C’est M. de Chateaubriand qui nous a fait cette réputation de richesse. Toute fille qui épouse un Français est convaincue qu’elle épouse M. de Chateaubriand. Anglais, Français, voyageurs de toutes nations, sans excepter les Allemands, les moins prodigues de tous les voyageurs, tout est riche, tout est opulent, tout est confondu sous la dénomination fastueuse de milord.

Je n’ai pas eu l’occasion d’étudier à Athènes cette guerre d’embuscade que les jeunes filles livrent aux étrangers ; mais je l’ai observée à loisir chez les Grecques de Smyrne.