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pour cent pour bâtir : la maison rendait dix-huit ou vingt et le propriétaire y trouvait son compte. Aujourd’hui encore, tout Grec qui est à la tête d’une somme de dix mille drachmes se hâte de construire une maison de cinquante mille, qui est chargée d’hypothèques avant d’être couverte d’ardoises. Les neuf dixièmes des maisons d’Athènes sont dans le même cas, et cependant la fureur de bâtir ne s’est pas ralentie.

Les maçons grecs ne sont pas maladroits, la pierre est à vil prix, l’Hymette fournit un marbre qui vaut mieux que la pierre et qui ne coûte pas plus cher ; le plâtre, qui est détestable pour la sculpture, est excellent pour la bâtisse ; le bois seul est cher : j’ai dit pourquoi. Les petites gens savent au besoin bâtir sans pierre des maisons qui suffisent à les loger. On pétrit de la terre délayée, on la verse dans des moules, on la fait sécher au soleil, et l’on fabrique ainsi des briques crues qui peuvent durer quatre ou cinq mille ans. Un bon nombre des monuments que l’on retrouve à Ninive n’étaient pas bâtis autrement.

La ville moderne occupe une partie de l’emplacement de la ville d’Adrien. La ville de Thésée, la vieille Athènes, s’étendait entre l’Acropole et les ports : on peut mesurer sur la roche nue l’emplacement des maisonnettes du temps de Périclès, et suivre les rues en casse-cou qui ont gardé les ornières antiques où se cahotait le char d’Alcibiade. Les maisons romaines n’ont pas laissé de traces : le terrain est tellement exhaussé par les débris de toute espèce qu’il faut fouiller jusqu’à deux ou trois mètres pour retrouver le sol antique.