lieues de la ville. Rien n’est plus disgracieux que ces pauvres fiacres d’Athènes, disloqués, malpropres et mal tenus. Ils ont rarement des carreaux, et je ne sais pas s’ils ont toujours quatre roues.
On les trouve tous rassemblés sur une place boueuse, qui s’appelle la place des Voitures. Il n’est pas facile de faire un choix, tant on est tiraillé et envahi par les cochers. On traite de gré à gré avec ces messieurs : la police n’a pas établi de tarif. On va au Pirée pour une drachme et demie ou pour 60 drachmes, suivant l’occasion : pour un bal au Pirée, j’ai vu louer les fiacres 60 drachmes huit jours à l’avance. Le jour venu, on en avait à choisir pour 2 drachmes. Les voitures haussent et baissent, comme ailleurs les fonds publics, sans qu’on sache toujours pourquoi.
On a parlé d’établir des omnibus d’Athènes au Pirée. Les communications sont fréquentes, les fiacres sont chers : l’affaire paraît excellente à première vue. Elle est détestable, et l’on s’y ruinerait. Les omnibus ne pourraient pas faire payer moins de cinquante lepta pour une course de deux lieues. Or, les grecs trouvent moyen d’aller au Pirée pour vingt-cinq lepta. Le premier qui veut partir prend un fiacre, s’y installe et attend ; un second arrive, on l’appelle, il prend place ; un troisième vient ; huit personnes qui ne se connaissent pas s’empilent dans la même voiture, qui devient par le fait un omnibus. Les chevaux de fiacre sont très laids : mais ils ne quittent jamais le galop.
Je terminerai ces renseignements par un mot sur les bains d’Athènes. On n’y prend guère que des