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le mont Parnès, fendu par une grande crevasse béante ; derrière eux, Athènes et l’acropole ; à droite, le Lycabète ; à gauche, la mer, les îles et les montagnes de la Morée. La vue est moins belle au bois de Boulogne[1].

Le monde élégant d’Athènes a pour distraction principale, en été comme en hiver, la promenade sur la route de Patissia. On y vient à pied, en voiture, et surtout à cheval. Tout grec qui trouve trois cents drachmes à emprunter se hâte d’acheter un cheval ; tout grec qui a trois drachmes dans sa poche les consacre à la location d’un cheval. Les commis des magasins de la rue Vivienne auront beau faire ; ils ne seront jamais aussi grands cavaliers que les coiffeurs et les cordonniers d’Athènes, le dimanche, à Patissia.

Les jeunes employés qui gagnent plus de deux mille drachmes par an, les bourgeois qui ont de quoi vivre, les officiers de cavalerie, et quelquefois les membres du corps diplomatique, font les beaux jours de la route de Patissia. Le chargé d’affaires d’une des cours d’Allemagne s’y promène tous les jours en tenue de haute école, sur un cheval de cent francs. Les jolies femmes de la société, qui presque toutes sont d’excellentes écuyères, s’y risquent de temps en temps. J’y ai rencontré souvent Janthe qui faisait sauter les fossés à un magnifique cheval blanc, moins beau sans doute que le cheval du cheik. Janthe était le meilleur cavalier de la ville. Lorsqu’elle sortait, suivie d’un petit cortége d’amis, elle avait si

  1. Cette phrase était écrite avant l’achèvement des travaux.