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des quadrilles, des valses, des polkas et toute autre espèce de musique savante. Le public écoute ces bruits variés avec toute l’attention qu’ils méritent, c’est-à-dire assez mal. Vers le deuxième ou le troisième morceau, on voit le cheval du colonel s’enlever comme s’il avait des ailes. À ce symptôme, on pressent l’arrivée du roi.

Le roi et la reine entrent dans le cercle au galop. Leur suite s’arrête à l’entrée. Elle se compose ordinairement d’un aide de camp, d’un ou deux officiers d’ordonnance, d’une dame d’honneur et de l’écuyer de la reine, un bon gros Allemand qui lui dresse ses chevaux, et qui les fatigue le matin lorsqu’elle doit les monter le soir. Le piquet de cavalerie, qui suit Leurs Majestés à vingt-cinq pas de distance, va se placer de l’autre côté du cercle.

Les Français qui ont fréquenté le cirque des Champs-Élysées ou suivi les représentations de l’Hippodrome sont reportés brusquement à leurs souvenirs, lorsqu’ils voient ces étranges évolutions s’opérer au son de cette grosse musique. Le roi et la reine sont arrêtés côte à côte, occupés à retenir leurs chevaux, à écouter le tapage des cuivres, à contempler leur peuple et à se sourire l’un à l’autre. Le costume de la reine a souvent quelque chose de théâtral. De temps en temps le roi s’amuse à marquer la mesure, en roi absolu qui s’est placé au-dessus des lois.

À la fin du morceau, Leurs Majestés, suivies de la cour, traversent le cercle : les citoyens ôtent leur bonnet ; les cavaliers de l’escorte éperonnent leurs montures, et la cour se perd dans un nuage de