Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dents blanches, sous un rocher creux, au souffle des vents. » Les chiens des Valaques sont, comme ceux d’Eumée, des animaux féroces contre lesquels il est bon d’avoir un javelot.

Il n’y a dans la langue grecque qu’un seul mot pour désigner un Valaque et un berger.

Les Albanais parlent une langue originale qui ne se confond avec aucun des autres idiomes slaves. Les Valaques parlent une sorte de latin corrompu et méconnaissable.

Les Maltais, ces Savoyards de la Méditerranée, sont nombreux à Athènes et au Pirée : on y en compte plus de quinze cents. Par une exception assez curieuse, ils sont en Grèce d’une probité irréprochable, tandis qu’à Smyrne et à Constantinople ils forment la lie de la population. À Constantinople, leurs principales occupations sont le vol et l’assassinat ; à Athènes, ils sont commissionnaires, terrassiers, jardiniers : ils partagent avec les robustes habitants du Magne tous les travaux pénibles dont les journaliers athéniens ne voudraient pas. Si les Maltais sont les Savoyards d’Athènes, les Maniotes en sont les Auvergnats.

La puissance vénitienne n’a laissé que des souvenirs dans la Grèce continentale et dans la Morée. Les Grecs donnent le nom de castro vénitien à toutes constructions qui semblent remonter au moyen âge. Mais la langue italienne s’oublie de jour en jour davantage ; elle est remplacée par le français. Quant aux Italiens, ils ont disparu du pays : on n’en trouve plus que quelques familles dans les îles de l’archipel.