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mandé vainement de ses nouvelles : on m’en a donné cette semaine.

Janthe a trouvé dans une tribu arabe le cheval pur sang qu’elle cherchait. L’animal appartenait au cheik ; le cheik était jeune et bien fait. Il dit à Janthe : « Ce cheval est malheureusement indomptable ; s’il était dressé, il n’aurait point de prix, et je le préférerais à tout, même à mes trois femmes. » Janthe répondit au cheik : « Un beau cheval est un trésor ; mais trois femmes ne sont point à dédaigner lorsqu’elles sont belles. Mais fais amener ton cheval, afin que je voie s’il est indomptable. » Deux arabes amenèrent l’animal à Janthe, qui le dompta. Pendant qu’elle le faisait galoper en le conduisant à sa fantaisie, le cheik la trouva plus belle que ses trois femmes ensemble. Il lui dit : « La femme réussit quelquefois où l’homme succombe, car elle sait plier. Cette bête est inestimable depuis que tu as pu la soumettre, et ce n’est pas avec ton argent que tu la payeras, si tu veux l’avoir. » Janthe, qui admirait depuis quelques instants la beauté du cheik, lui répondit : « Je payerai ton cheval comme tu l’entendras ; je ne suis pas venue de si loin pour marchander. Mais les femmes de mon pays sont trop fières pour partager le cœur d’un homme : elles n’entrent sous une tente qu’à la condition d’y régner seules, et je ne te payerai ton cheval que si tu renvoies ton harem. » Le cheik répliqua vivement : « Les hommes de mon pays prennent autant de femmes qu’ils en peuvent nourrir, si je renvoie mon harem pour vivre avec une seule femme, j’aurai l’air d’un employé à douze cents francs. D’ailleurs, je dois suivre ma religion, donner l’exemple à mon peuple