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tions. Comme président de la consulte d’État, il proposait les réformes, et comme ministre, il les ajournait. Personne ne fut plus actif à préparer la Constitution de 1848, ni même à la violer. Il envoya Durando combattre les Autrichiens, et le désavoua dès qu’il se fut battu.

Il se retira du ministère lorsqu’il y vit quelques dangers à courir, mais il aida le pape dans la secrète opposition qu’il faisait à ses ministres. Le meurtre de Rossi lui inspira des réflexions sérieuses. Lorsqu’on a pris la peine de naître à Sonnino, ce n’est pas pour se laisser assassiner ; au contraire. Il mit en sûreté le pape et lui-même, et vint jouer à Gaëte le rôle de secrétaire d’État in partibus.

De cet exil date sa toute-puissance sur l’esprit du saint-père, sa réhabilitation dans l’estime des Autrichiens et toute l’unité de sa conduite. Plus de contradictions dans sa vie politique. Ceux qui l’accusaient d’hésiter entre le bien de la nation et son intérêt personnel sont réduits au silence. Il veut restaurer le pouvoir absolu des papes pour en disposer à son aise. Il empêche tout rapprochement entre Pie IX et ses sujets ; il appelle les canons de la catholicité à la conquête de Rome. Il malmène les Français qui se font tuer pour lui ; il ferme l’oreille aux avis libéraux de Napoléon III ; il prolonge à dessein l’exil de son maître ; il rédige les promesses du motu proprio, en songeant au moyen de les éluder. Il rentre enfin, et, pendant dix ans, il règne sur un vieillard timide et sur un peuple enchaîné, opposant une résistance passive à tous les conseils de la di-