Page:About - La Question romaine.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

salut des âmes, et trop peu du salut des corps ; qu’on empêche les honnêtes gens de se damner par les blasphèmes, par les mauvaises lectures ou par la fréquentation des libéraux, mais qu’on n’empêche pas assez les coquins d’assassiner les honnêtes gens ; que les propriétés sont protégées comme les personnes, c’est-à-dire mal, et qu’il est dur de ne pouvoir compter sur rien, que sur une stalle en paradis.

« Qu’on leur fait payer plus de 10 millions par an pour l’entretien d’une armée sans instruction et sans discipline, d’un courage et d’un honneur problématiques, et destinée à ne jamais faire la guerre, si ce n’est contre les citoyens ; qu’il est pénible, lorsqu’on doit absolument être battu, de payer le bâton. Qu’on les force de plus à loger des armées étrangères, et particulièrement des Autrichiens qui ont la main lourde, en leur qualité d’Allemands.

« Enfin, disent-ils, ce n’est pas là ce que le pape nous avait promis dans son motu proprio du 12 septembre ; et il est bien triste de voir des personnes infaillibles faillir à leurs engagements les plus sacrés. »

Je ne doute pas que ces doléances ne soient exagérées et il m’est impossible de supposer qu’une nation ait si terriblement raison contre ses maîtres. Nous examinerons les faits en détail et nous prononcerons après avoir vu. Nous n’en sommes pas là pour le moment.

Vous venez d’entendre le langage sinon de 3 124 668 hommes, au moins de la partie la plus intelligente, la plus vivante et la plus intéressante de la nation. Défal-