Page:About - La Question romaine.djvu/156

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tabatière d’or à laquelle il attachait un grand prix, car il la tenait de son maître. Un jour qu’il traversait le forum, il prend une prise devant le temple d’Antonin et de Faustine et remet sa tabatière en poche, mais trop tard : il avait été vu. L’instant d’après, il est culbuté par des joueurs de disque, il se relève, tâte son gousset ; la tabatière n’y était plus.

Il va conter l’affaire à un juge de ses amis : « Cela n’est rien, répond le magistrat. Retournez demain au forum, cherchez Antonio, tout le monde vous l’indiquera : présentez-vous de ma part, et demandez-lui des nouvelles de l’objet que vous avez perdu. »

M. Berti va au forum, demande Antonio ; le personnage accourt. Antonio sourit au nom du juge et proteste qu’il n’a rien à lui refuser. Séance tenante, il crie à toute voix : « Eh ! Giacomo ! » Un autre bandit sort des ruines et accourt à la voix de son chef.

« Qui est-ce qui était de service hier ?

— Pepe.

— Est-il ici ?

— Non, il a fait une bonne journée, il la boit.

— Monsieur, reprend Antonio, je ne puis rien pour vous aujourd’hui. Mais revenez demain à la même heure. J’ai tout lieu d’espérer que vous serez satisfait. »

Le lendemain, à l’heure dite, Antonio revoit M. Berti, lui demande une description exacte de sa tabatière, de peur d’être dupe d’un fripon, et lui dit finalement : « Voici votre bien. Donnez-moi deux écus. Je vous en