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térêt de la France, rien. Dans l’intérêt du pape, fort peu de chose. Dans l’intérêt de la nation italienne, moins encore.

Le pape nous a promis la réforme de quelques abus, dans son motu proprio de Portici. Ce n’était pas tout ce que nous lui demandions ; cependant ses promesses nous ont fait plaisir. Il est rentré dans sa capitale pour les éluder tout à l’aise. Nos soldats l’attendaient l’arme au bras. Ils sont tombés à genoux sur son passage.

Durant neuf années consécutives, le gouvernement pontifical a reculé à petits pas, tandis que la France le suppliait poliment d’avancer un peu. Pourquoi aurait-il suivi nos conseils ? Qu’est-ce qui le forçait de se rendre à nos raisons ? Nos soldats continuaient à monter la garde, à présenter les armes, à mettre un genou en terre et à se promener régulièrement en patrouille autour de tous les abus.

L’insistance de nos bons conseils a fini par lui être désagréable ; sa cour rétrograde nous a pris en horreur : elle aimerait mieux les Autrichiens qui foulent le peuple, mais qui ne parlent jamais de liberté. Les cardinaux répètent tout bas, et quelquefois tout haut, qu’ils n’ont pas besoin de notre armée, que nous les gênons beaucoup, et qu’ils sauraient bien se protéger eux-mêmes, avec l’aide de quelques régiments autrichiens.

La nation, c’est-à-dire la classe moyenne, dit que notre bonne volonté, dont elle ne doute point, ne lui sert pas à grand’chose. Qu’elle se chargerait bien d’ob-