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Page:About - La Question romaine.djvu/230

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tions demeurassent au couvent. Je répondis que j’étais homme à construire, si l’on voulait signer un bail de longueur raisonnable. Mais je me souvins fort à propos que la loi canonique ne reconnaissait pas les baux de plus de trois ans, et qu’on pourrait me chercher noise le jour où mes bâtiments seraient terminés. L’affaire en resta donc là. Or, le bétail a beau être sain et vigoureux, comme il l’est dans notre pays, l’intempérie des saisons ne laisse pas que de lui faire du mal. Cent vaches à l’abri donneraient autant de lait pendant l’hiver que cinq cents vaches en plein champ, et elles coûteraient moitié moins à nourrir. Figurez-vous que pour donner à manger à nos troupeaux, nous leur portons chaque jour une demi-meule de foin qu’on répand sur le sol. Les bêtes en gaspillent beaucoup ; s’il pleut, tout est gâté. Calculez la diminution du laitage, les frais du transport, la matière perdue ; ajoutez le dégât que les animaux produisent tous les jours en piétinant une terre détrempée, vous comprendrez combien un fermier est à plaindre, lorsqu’il a des propriétaires indifférents à l’avenir et vivant au jour le jour.

« Il est une autre amélioration que je voulais entreprendre à mes frais, mais le couvent n’y a pas consenti. Je demandais la permission de barrer un petit cours d’eau, d’ouvrir quelques rigoles et de doubler la quantité et la qualité des fourrages en les arrosant. Vous ne devineriez jamais ce que les moines m’ont répondu. Ils ont dit que la fertilité causée par l’irrigation serait une sorte de violence faite à la nature, et que, dans un délai