Page:About - La Question romaine.djvu/232

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forment un total de 8 000 écus ; 80 écus par rubbio. La terre rend sept grains pour un. On lui a confié 100 mesures[1] de semence, elle en donnera 700. Le prix moyen de la mesure du blé est de 10 écus. Donc la récolte en magasin vaut 7 000 écus après en avoir coûté 8 000. Donc c’est jeter 1 000 écus ou 5 350 francs par la fenêtre, que de vouloir cultiver 100 rubbia de terrain. Ne vaut-il pas mieux les louer à un éleveur, qui payera de 40 à 46 fr. de fermage par rubbio ? D’un côté, 5 350 fr. de perte nette ! de l’autre, 4 000 ou 4 600 fr. de revenu net ! »

Ce raisonnement, fondé sur les calculs d’un prélat fort habile[2], ne prouve rien parce qu’il prouve trop. Si la culture du blé était si ruineuse, on ne s’expliquerait pas l’entêtement des fermiers. Je ne crois pas qu’ils s’obstinent à vouloir cultiver la terre pour le plaisir de faire pièce au gouvernement.

Il est très-vrai que la culture d’un rubbio revient à 80 écus ; mais il est faux que la terre ne donne que sept grains pour un. Elle en rend treize, au dire des fermiers, qui n’ont pas l’habitude d’exagérer leurs bénéfices. Treize mesures de blé valent treize fois 10 écus, ou 130 écus. Retranchez-en 80, il en reste 50. Multipliez par 100, vous aurez 5 000 écus ou 26 750 fr. qui sont le revenu net de 100 rubbia cultivés en blé. La même

  1. Le rubbio, mesure de capacité, est la quantité de grain nécessaire pour ensemencer un rubbio de terrain. Il équivaut à 217 kilogrammes de blé.
  2. Monsignor Nicolaï.