Page:About - La Question romaine.djvu/248

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conseillers élus par la nation sont éliminés par tiers tous les deux ans. Les conseillers nommés directement par le pape sont inamovibles.

Certes si jamais un corps constitué a offert des garanties au pouvoir, c’est une telle consulte des finances. Et pourtant le pape ne s’y fie pas. Il en a donné la présidence à un cardinal, la vice-présidence à un prélat : n’importe ! Il n’est rassuré qu’à demi. Un règlement spécial met tous les conseillers sous la haute main du cardinal président. C’est lui qui nomme les commissions, qui organise les bureaux, qui adresse les rapports au pape. Nuls papiers ; nuls documents ne sont communiqués aux conseillers sans sa permission. Tant il est vrai que la caste régnante voit dans tout laïque un ennemi !

Elle a raison. Ces pauvres conseillers laïques, choisis parmi les gens les plus timides, les plus soumis, les plus dévoués au pape, ne sauraient oublier qu’ils sont hommes, citoyens et Italiens. Dès le lendemain de leur installation, ils ont manifesté le désir de faire leur devoir en vérifiant les comptes des années précédentes. On leur a répondu que les comptes étaient égarés. Ils ont insisté ; on a cherché ; on a même trouvé quelques documents, mais si incomplets que la pauvre consulte n’a pas pu signer en six ans une décision de conformité.

On ne lui a pas demandé son avis sur les nouvelles impositions décrétées entre 1849 et 1853. Depuis 1853, c’est-à-dire depuis qu’elle est entrée en fonctions, on