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Page:About - La Question romaine.djvu/253

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quaient ni de bon vouloir ni de capacité. Ils adressèrent à Grégoire XVI un memorandum qui est un chef-d’œuvre. Ils arrachèrent au pape une véritable constitution qui ne laissait rien à désirer et garantissait tous les intérêts moraux et matériels de la nation romaine. Quelques années plus tard il n’y paraissait plus, et les abus découlaient du principe ecclésiastique comme un fleuve de sa source.

Nous avons renouvelé l’expérience en 1849. Le pape nous a accordé le motu proprio de Portici, et les Romains n’y ont rien gagné.

Faut-il que nos diplomates recommencent en 1859 ce métier de dupes ? Un ingénieur français a démontré que les digues élevées le long des fleuves coûtent cher, profitent peu, et sont toujours à refaire ; tandis qu’un simple barrage à la source prévient les plus terribles inondations. À la source, messieurs les diplomates ! Remontez, s’il vous plaît, jusqu’au pouvoir temporel des papes.

Cependant je n’ose ni espérer ni demander que l’Europe, dès aujourd’hui, applique le grand remède. Les diplomates ne procèdent jamais que par demi-mesures.

Il en est une qui fut proposée en 1814 par le comte Aldini, en 1831 par Rossi, en 1855 par M. le comte de Cavour. Ces trois hommes d’État, comprenant qu’il est impossible de limiter l’autorité du pape dans le royaume où elle s’exerce et sur les hommes qui lui sont abandonnés, conseillèrent à l’Europe de remédier au mal