Page:About - La Question romaine.djvu/255

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pays n’en souffrirait ni plus ni moins qu’un vétéran ne souffre d’une balle oubliée par le chirurgien.

Mais le pape et les cardinaux se résigneront-ils facilement à n’être que les ministres de la religion ? Vont-ils renoncer de bonne grâce à leurs privilèges politiques ? Perdront-ils en un jour l’habitude d’intervenir dans nos affaires, d’armer les princes les uns contre les autres, et d’insurger discrètement les citoyens contre leurs rois ? J’en doute.

Mais aussi les princes pourront user du droit de légitime défense. Ils reliront l’histoire. Ils verront que les gouvernements forts sont ceux qui ont tenu la religion sous leur main ; que le sénat de Rome ne laissait pas aux prêtres carthaginois le privilège de prêcher en Italie ; que la reine d’Angleterre et l’empereur de Russie sont les chefs de la religion anglicane et russe, et que la métropole souveraine des églises de France devrait être légitimement à Paris.