Page:About - La Question romaine.djvu/98

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cajolé, tant trompé, qu’il a fini par écrire sa note du 14 mai 1856 !

Son successeur, M. le duc de Gramont, est non-seulement un gentilhomme accompli, mais un esprit très fin et très-cultivé, avec une pointe de scepticisme. C’est à Turin que l’Empereur est allé le prendre pour renvoyer à Rome ; on pouvait donc espérer que le gouvernement pontifical lui paraîtrait détestable, absolument d’abord, et de plus par comparaison. J’ai eu l’honneur de causer quelquefois avec ce jeune et brillant diplomate, peu de temps après son arrivée, et quand le peuple romain attendait beaucoup de lui. Je l’ai trouvé contraire aux idées de M. de Rayneval et fort peu disposé à contre-signer la note du 14 mai. Cependant il commençait à juger l’administration des cardinaux et les griefs de la nation avec une impartialité plus que diplomatique. Si j’osais traduire son opinion en gros langage, je dirais qu’il mettait les gouvernants et les gouvernés dans le même sac, tant la douceur des cajoleries ecclésiastiques est puissante sur les esprits les mieux doués !