son aimable et élégant modèle. Je ne croirai jamais, jusqu’à preuve contraire, que notre cher ami, l’ancien directeur de l’Académie de Rome, ait découvert et exploité tout seul, dans la société française où M. Zola travaille si activement du groin, tout un filon de beautés rêveuses, pâles et consumées par une flamme intérieure. Mais les femmes du monde qui assiègent l’atelier d’Hébert savent à quoi elles s’exposent ; elles ont pris leur parti, comme le peintre lui-même ; elles comprennent que dans son atelier on contracte une maladie qui fait vivre un portrait longtemps.
Bonnat, ce grand maître espagnol qui fourrage à travers Paris, n’a jamais flatté ses modèles. Il a la brosse dure ; on s’imagine par moments qu’il cueille son blaireau sur l’échine d’un porc-épic. Cependant vous voyez de jeunes et brillantes comtesses, comme Mme de P…, se présenter en victimes résignées à ce bourreau des ris et des grâces. Elles savent, les belles infortunées, qu’il faudra laisser les trois quarts de leur gentillesse