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ET PEINTURE DÉCORATIVE

l’a gagné trois fois en un seul jour, car le pauvre pêcheur, sa pauvre femme et son pauvre enfant hydropique remplissent à qui mieux mieux les conditions imposées. Je m’incline et je passe, et du diable si j’y repasse !

Mais je repasserai probablement plus d’une fois devant le Souvenir de fête, cette œuvre étrange et inquiétante de M. Cazin.

M. Charles Cazin, esprit rêveur et concentré, me fait songer à cette jolie femme qui, passant auprès du Vésuve, avait attrapé une éruption. L’illumination du 14 juillet 1880 l’a un moment illuminé. Il a jeté sur une vaste toile des impressions étranges, mais profondes et sérieusement pittoresques, qui ne pouvaient frapper que lui. Patriote sincère, penseur profond, artiste consommé sinon complet, il a traduit à sa manière les sentiments que nous avons tous éprouvés l’année dernière à l’extinction des feux officiels. Quelque chose lui est apparu dans la fumée et la poussière. Il a vu de ses yeux les forces invisibles qui poursuivent sans bruit la reconstruction de l’édifice national : la