nous-mêmes. Si les chefs de la République, dans un esprit que l’on ne saurait louer trop hautement, veulent donner aux cérémonies civiles un éclat et une solennité dont certains cultes religieux ont usurpé le monopole, n’est-ce pas le moment ou jamais de décorer la mairie comme un temple ? Sied-il d’y étaler une toile qui serait aussi bien et plus logiquement marouflée dans les magasins du Printemps, dans les galeries de la Ménagère, ou derrière les bocaux multicolores de Boissier ?
Certes, le Mariage de M. Schutzenberger, exécuté pour la mairie de Reims, laisse beaucoup à désirer. On n’y trouvera pas un morceau peint de main de maître, et l’artiste a cédé à une étrange fantaisie en faisant marier un jeune couple romain par une sorte de Kroumir en burnous. Mais l’œuvre a le mérite de nous transporter dans un monde idéal, plus brillant, plus grave et meilleur que le nôtre. Il nous élève au-dessus de nous-mêmes à travers le temps et l’espace. Exact ou non dans ses menus détails, le