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Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/140

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un peu partout ; on l’a trouvé curieux à Paris, mais je ne sais qu’une ville où il ait paru vrai : Athènes ! Je ne vous défends pas d’y ajouter un second volume, mais attendez que vous soyez parti : sinon, il y aurait peut-être une goutte de sang à la dernière page.

— Mais, repris-je, s’il se commet une indiscrétion avant mon départ, comment saurez-vous qu’elle vient de moi ?

— Vous êtes seul dans mon secret. Les Anglaises sont persuadées que je les délivre d’Hadgi-Stavros. Je me charge de les tenir dans l’erreur jusqu’au retour du Roi. C’est l’affaire de deux jours, trois au plus. Nous sommes à quarante nouveaux stades (40 kilomètres) des roches Scironiennes ; nos amis y arriveront dans la nuit. Ils feront leur coup demain soir, et, vainqueurs ou vaincus, ils seront ici lundi matin. On saura prouver aux prisonnières que les brigands nous ont surpris. Tant que mon parrain sera absent, je vous protégerai contre vous-même en vous tenant loin de ces dames. Je vous emprunte votre tente. Vous devez voir, monsieur, que j’ai la peau plus délicate que ce digne Hadgi-Stavros, et que je ne saurais exposer mon teint aux intempéries de l’air. Que dirait-on, le 15, au bal de la Cour, si l’on me voyait hâlé comme un paysan ? D’ailleurs, il faut que je tienne compagnie à ces pauvres désolées ; c’est mon devoir de libérateur. Quant à vous, vous coucherez ici au milieu de mes soldats. Permettez-moi de donner un ordre qui vous concerne. Ianni ! brigadier Ianni ! Je te confie la garde de monsieur. Place autour de lui quatre sentinelles qui le surveilleront nuit et jour et l’accompagneront par-