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Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/152

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homme et homme d’esprit sans être né positivement en Angleterre.

— Pour ce qui est de la probité, madame, c’est un bien que nous nous transmettons de père en fils. De l’esprit, j’en ai juste ce qu’il faut pour être docteur. Mais malheureusement je ne me fais pas d’illusion sur les défauts de ma personne physique, et…

— Vous voulez dire que vous êtes laid, n’est-ce pas ? Non, monsieur, vous n’êtes pas laid. Vous avez une figure intelligente. Mary-Ann, monsieur a-t-il une figure intelligente ?

— Oui, maman, » dit Mary-Ann. Si elle rougit en répondant, sa mère le vit mieux que moi, car mes yeux étaient obstinément cloués à terre.

« D’ailleurs, ajouta Mme Simons, fussiez-vous dix fois plus laid, vous ne le seriez pas encore autant que feu mon mari. Et pourtant je vous prie de croire que j’étais aussi jolie que ma fille, le jour où je lui donnai ma main. Que répondrez-vous à cela ?

— Rien, madame, sinon que vous me comblez, et qu’il ne tiendra pas à moi que vous ne soyez demain sur la route d’Athènes.

— Que comptez-vous faire ? Cette fois tâchez de trouver un expédient moins ridicule que l’autre jour !

— J’espère que vous serez satisfaite de moi si vous voulez bien m’entendre jusqu’au bout.

— Oui, monsieur.

— Sans m’interrompre.

— Je ne vous interromprai pas. Vous a-t-on jamais interrompu ?

— Oui.

— Non.