Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/166

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assez plaisante : « C’est beaucoup d’honneur que vous nous faites, très intéressant monsieur, car en ce moment c’est nous qui sommes les Clephtes, et vous qui êtes la victime. »

Le Roi répondit de confiance : « Merci, mademoiselle ; vous avez trop de bonté. »

La jolie main de Mary-Ann était hâlée comme une pièce de satin rose qui serait restée en étalage pendant trois mois d’été. Cependant croyez bien que je ne me fis pas prier pour y appliquer mes lèvres. Je baisai ensuite le métacarpe austère de Mme  Simons. « Bon courage ! monsieur, » cria la vieille dame en s’éloignant. Mary-Ann ne dit rien ; mais elle me lança un coup d’œil capable d’électriser une armée. De tels regards, valent une proclamation.

Lorsque le dernier homme de l’escorte eut disparu, Hadgi-Stavros me prit à part et me dit : « Eh bien ! nous avons donc fait quelque maladresse ?

— Hélas oui. Nous n’avons pas été adroits.

— Cette rançon n’est pas payée. Le sera-t-elle ? Je le crois. Les Anglaises ont l’air d’être au mieux avec vous.

— Soyez tranquille, sous trois jours je serai loin du Parnès.

— Allons, tant mieux ! J’ai grand besoin d’argent, comme vous savez. Nos pertes de lundi vont grever notre budget. Il faut compléter le personnel et le matériel.

— Vous avez bonne grâce à vous plaindre ! vous venez d’encaisser cent mille francs d’un coup !

— Non, quatre-vingt-dix : le moine a déjà prélevé la dîme. Sur cette somme qui vous semble