Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/237

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« — Rien de ce qu’il me faut.

« — Et si vous lui écriviez que vous avez besoin de M. Hermann Schultz, vous l’enverrait-il par retour du courrier ?

« — Non.

« — Vous en êtes sûre ?

« — Absolument.

« — Alors, mademoiselle, je n’ai plus qu’une chose à faire. À brigand, brigand et demi. Je vous emporte à bord de la Fancy, et je vous garde en otage jusqu’au retour d’Hermann.

« — J’allais vous le proposer, dit-elle. À ce prix papa vous rendra votre ami. »

J’interrompis à ce mot le récit de John Harris.

« Hé bien, lui dis-je, vous n’admirez pas la pauvre fille qui vous aime assez pour se livrer entre vos mains ?

— La belle affaire ! répondit-il ; elle voulait sauver son honnête homme de père, et elle savait bien qu’une fois la guerre déclarée, nous ne le manquerions pas. Je lui promis de la traiter avec tous les égards qu’un galant homme doit à une femme. Elle pleura jusqu’au Pirée, je la consolai comme je pus. Elle murmurait entre ses dents : « Je suis une fille perdue ! » Je lui démontrai par A plus B qu’elle se retrouverait. Je la vis descendre de voiture, je l’embarquai avec la servante dans mon grand canot, le même qui nous attend là-bas. J’écrivis au vieux brigand une lettre catégorique et je renvoyai la bonne femme à la ville avec le petit message pour Dimitri.

« Depuis ce temps, la belle éplorée jouit sans partage de mon appartement. Ordre de la traiter