Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/244

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magnifiquement vêtu en Pallicare, et la reine portait une toilette admirable, dont les élégances exquises ne pouvaient venir que de Paris. Le luxe des toilettes et l’éclat des costumes nationaux ne m’éblouirent pas au point de me faire oublier Mary-Ann. J’avais les yeux fixés sur la porte, et j’attendais.

Les membres du corps diplomatique et les principaux invités se rangèrent en cercle autour du roi et de la reine, qui leur distribuèrent des paroles aimables, durant une demi-heure environ. J’étais au dernier rang, avec John Harris. Un officier placé devant nous se recula si maladroitement qu’il me marcha sur le pied et m’arracha un cri. Il retourna la tête, et je reconnus le capitaine Périclès, tout fraîchement décoré de l’ordre du Sauveur. Il me fit ses excuses et me demanda de mes nouvelles. Je ne pus m’empêcher de lui répondre que ma santé ne le regardait pas. John Harris, qui savait mon histoire de bout en bout, dit poliment au capitaine :

« N’est-ce pas à monsieur Périclès que j’ai l’honneur de parler ?

— À lui-même.

— Je suis charmé de la rencontre. Seriez-vous assez aimable pour m’accompagner un instant dans le salon de jeu ? Il est encore désert, et nous y serons seuls.

— À vos ordres, monsieur. »

M. Périclès, plus pâle qu’un soldat qui sort de l’hôpital, nous suivit en souriant. Arrivé, il fit face à John Harris, et lui dit : « Monsieur, j’attends votre bon plaisir. »

Pour toute réponse, Harris lui arracha sa croix