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Siècle d’Athènes, la grande défaite du roi des Montagnes. Les rapports officiels disaient qu’il avait eu vingt hommes mis hors de combat, son camp brûlé, sa troupe dispersée, et que la gendarmerie l’avait poursuivi jusque dans les marais de Marathon. Ces nouvelles, fort agréables à tous les étrangers, avaient paru causer moins de plaisir aux Grecs, et particulièrement à nos hôtes. Christodule, pour un lieutenant de la phalange, manquait d’enthousiasme, et la fille du colonel Jean avait failli pleurer en écoutant la défaite du brigand. Harris, qui avait apporté le journal, ne dissimulait pas sa joie. Quant à moi, je rentrais en possession de la campagne, et j’étais enchanté. Dès le 30 au matin, je me mis en route avec ma boîte et mon bâton. Dimitri m’éveilla sur les quatre heures. Il allait prendre les ordres d’une famille anglaise, débarquée depuis quelques jours à l’hôtel des Étrangers.

Je descendis la rue d’Hermès jusqu’au carrefour de la Belle-Grèce, et je pris la rue d’Éole. En passant devant la place des Canons, je saluai la petite artillerie du royaume, qui sommeille sous un hangar en rêvant la prise de Constantinople, et j’arrivai en quatre enjambées à la promenade de Patissia. Les mélias qui la bordent des deux côtés commençaient à entr’ouvrir leurs fleurs odorantes. Le ciel, d’un bleu foncé, blanchissait imperceptiblement entre l’Hymette et le Pentélique. Devant moi, à l’horizon, les sommets du Parnès se dressaient comme une muraille ébréchée : c’était le but de mon voyage. Je descendis par un chemin de traverse jusqu’à la maison de la comtesse Janthe Théotoki, occupée par la légation de France ; je longeai les jardins du prince Michel