TERRAINS A VENDRE.\t125 de ma fille sorti des pinceaux du célèbre Henri Tour¬ neur ? — Vous leur direz que vous l’avez fait faire sur le boulevard. — Alors, vous me promettez de ne pas signer ? — Je vous promets tout ce qui vous plaira. A quand la première séance ? — Ecoutez ; j’ai droit tous les ans à un congé de quinze ours, sans retenue. Il y a deux ans que je n’ai profité de mon droit ; j’économisais du temps pour un voyage en Italie. Je puis donc, en prévenant mes chefs, prendre six semaines de congé. Donnez-moi cinq ou six jours pour négocier cette affaire en dou¬ ceur. Je ne veux pas attirer l’attention de tout le mi¬ nistère : je suis prudent. » Il sortit, et le peintre médita joyeusement sur le néant de la prudence humaine. « Voici, pensait-il, un père de famille qui, par prudence, amène sa fille dans un atelier ! » On ne sait pas combien le spectacle d’un bel atelier peut troubler l’imagination d’une femme. Je parle des ateliers de peinture ; car le froid, l’humidité, le ba¬ quet de terre glaise, le ton criard des plâtres et la poussière de marbre qui envahit tout, nuisent à l’effet des plus beaux ateliers de sculpteurs. Chez un pein¬ tre, pour peu qu il soit riche et qu’il ait du goût, on est ébloui des le seuil de la porte. Une lumière fran¬ che et décidée, qui tombe du ciel en droite ligne, se t
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