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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/138

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132\tTERRAINS\tA\tVENDRE. pittoresque de Vendredi. Au lieu de l’envoyer à l’école, où on lui eût appris le français, il s’est imposé à lui- même les fonctions d’instituteur. « Prends bien garde de devenir trop savant et de parler comme tout le monde, lui dit-il quelquefois : tu perdrais ta cou¬ leur! » Et Boule-de-Neige tient à conserver sa cou- . leur, la plus belle qui soit au monde, selon lui. Le portrait fut terminé avec les vacances de M. Gaillard, vers la fin du mois de juillet. On n’eut garde de l’envoyer chez l’encadreur, où vingt artistes auraient pu le voir. Un ouvrier de M. Deforge vint prendre les mesures et apporta, trois semaines après, une bordure de 120 francs, que M. Gaillard paya un louis sans marchander. Tandis qu’il y était, il versa les 50 francs du portrait contre quittance. Le dimanche suivant, il offrit une soirée de bière et d’échaudés à tous ses amis : c’était un ancien notaire de Villiers-le-Bel, trois vieux expéditionnaires, le maître d’écriture de Rosalie, et un ex-fabricant de vi¬ sières de casquettes, retiré des affaires avec 3000 francs de rente. On se réunit à sept heures et demie. A neuf heures, M. Gaillard annonça une surprise : il enleva délicatement l’abat-jour de la lampe, tandis que sa sœur tirait un rideau de serge verte et découvrait le portrait de Rosalie. Il n’y eut qu’un cri d’admiration: « Le beau cadre ! s’écria le fabricant de visières. — Eh I mais, c’est le portrait de votre demoiselle ! dit le notaire.