Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/155

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terrains a vendre. 149 u i.f ■' a regret à mes espérances; mais c’est une destinée à laquelle nous devons toutes nous attendre. Nous som¬ mes toutes un peu courtisées par des jeunes gens ri¬ ches qui nous trouvent assez belles pour être aimées, qui ne nous aiment pas assez pour se marier avec nous, et qui, lorsqu’ils se sont assurés de notre vertu, nous tournent le dos et se marient en ville. Voilà précisément l’histoire de M. Tourneur ; et comme on vous en a conté une autre qui n’est ni à sa louange ni à la mienne, comme vous lui avez fermé votre porte, comme je sais qu’il est malade de cha¬ grin, j’ai pris mon courage à deux mains, je suis ve¬ nue, et j’espère que vous saurez distinguer les inven¬ tions de la calomnie du langage de la vérité. » Quand Mellina fut sortie, Rosalie accourut. Peut- m être aurait-elle préféré que les mensonges de Chin¬ gru fussent sans aucun fondement; et cependant je ne jurerais pas que la visite de Mellina ait produit un mauvais effet sur elle. Mellina, vue à travers la serrure, lui avait paru fort jolie, et elle pardonnait au peintre de l’avoir aimée. Elle savait qu’une fille qui épouse un homme de trente-quatre ans a toujours des rivales dans le passé, et elle aimait mieux ne point les avoir laides : dix-neuf femmes sur vingt rai¬ sonneront comme elle. Elle avait reconnu à l’accent de Mellina qu’elle parlait vrai et que cet amour était irréprochable. Enfin elle apprenait à n’en pouvoir douter qu’elle avait détrôné la belle Italienne dès