terrains a vendre.\t151 4000 fr. » J'aimerais mieux le gratter de mes propres mains.
Détruire mon portrait! tout ce qui me reste des
plus heureux moments de ma vie! — Tais-toi!... Maudit peintre! maudit Chingru! Maudits terrains! je les donnerais pour rien à qui voudrait les prendre! Si nous étions moins riches, tout cela ne serait pas arrivé ! » M. Gaillard perdit l'appétit ; il mangea comme un homme ordinaire. Son sommeil devint beaucoup plus léger et infiniment moins bruyant. Il fut inexact à son bureau; il arriva deux fois après dix heures, le 17 et le 18 août. Lorsqu’il rentrait à la maison, la vieille tante disait à Rosalie : « Il faut que ton père ait beau¬ coup réfléchi, son nez est tout rouge d’un côté. » Henri ne travaillait plus ; il vivait sur le trottoir de la rue d’Amsterdam. M. Gaillard l’évitait avec soin, et il n’osait aborder M. Gaillard. Il aurait bien osé parler à Rosalie, mais e le ne sortait pas sans son père. Enfin, le 3 septembre, il reçut une lettre de M. Gaillard qui l’invitait à venir toucher 3950 fr. pour solde du portrait. On l’attendrait à cinq heures avec les fonds. Il se rendit à cette étrange invitation, non pour l’ar¬ gent, mais pour Rosalie. A la même heure, les trois piincipaux fondateurs de la cité ouvrière étaient réunis chez M, Gaillard pour conclure l’affaire des terrains. Le bonhomme n avait voulu se charger de rien ; il s était reposé de tout sur Roìalie, et c’est elle qui